Les eaux bouillonnaient. L'endroit de la caverne réservé au bassin intérieur était pratiquement désert. Si l'on observait bien, on pouvait deviner une vague ombre dans les profondeurs du bassin, mais trop peu nette pour que l'on songe à ce que ce ne soit pas les yeux qui nous jouent des tours. Et puis, les eaux étaient sombres et il était donc aisé de se tromper, au grand damne de beaucoup de personnes.
Au fond nageait, en toute sérénité, une jeune femme, les cheveux tressés de nombreuses plantes et algues, parmi ses longues mèches laches. Les êtres terrestres avaient sûrement finis par l'oublier, cette femme, mais peu lui importait. Depuis un bon bout de temps, tout était calme, elle n'avait donc pas à s'en faire. Elle continuait à nager et à récolter des fleurs aquatiques, pour son usage personnel. Pas l'ombre d'un danger, le calme le plus plat. Que demander de plus? Mais la femme aquatique savait bien que toute cette sérénité pouvait, à la logue, si elle se perpétuait encore trop longtemps, povait s'avérer suspecte et qu'elle devait ,comme toujours depuis bien des siècles, rester attentive à tout, ne rien perdre de vue, être en somme, en quelque sorte, partout à la fois. Elle y était habituée et cette responsabilité ne lui faisait pas peur, par moment même elle lui plaisait.